Son nom la relie à une constellation, mais sa présence au monde la rend indissociable des paysages qu'elle traverse : Hélène Dorion vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s'évase. Dans ce recueil voué aux forêts, elle fait entendre le chant de l'arbre, comme il existe un chant d'amour et des voix de plain-chant. « Mes forêts... », dit-elle dans un souffle qui se densifie de poème en poème. Et l'on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l'on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu'emporte le vent, de bourgeons sertis dans l'écorce et de renouvellement. Un chemin « qui donne sens à ce qu'on appelle humanité."
Majimé, jeune employé d'une maison d'édition, se voit confier la réalisation d'un nouveau dictionnaire du japonais, un projet titanesque baptisé "La Grande Traversée". L'un des premiers termes sur lesquels il est amené à travailler n'est autre que le mot "amour". Mais comment définir ce dont on n'a pas fait l'expérience ? Bientôt, sa rencontre avec une jeune apprentie-chef, qui éprouve la même ferveur lorsqu'elle cuisine que lui lorsqu'il se plonge dans les infinités de la langue, va lui apprendre à définir le plus grand des sentiments, avec toute sa palette d'émotions. Amour, gastronomie et lexicographie : tels sont les ingrédients de ce roman léger et attachant, vendu à plus d'un million d'exemplaires au Japon.
«L'amour sentimental peut sans doute s'affiner avec le temps, mais pas l'amitié, l'amitié atteint sa plénitude radieuse et absolue pendant l'enfance.»À quarante ans, la narratrice mène une vie trépidante à Barcelone. Elle partage son quotidien entre ses deux fils, une histoire d'amour avec un jeune acteur et sa carrière d'écrivaine. Mais un jour, elle voit ressurgir le souvenir de Gema, son amie d'enfance décédée à l'âge de quinze ans. Comment a-t-elle pu oublier celle qui a joué un rôle si fondamental dans son existence ?
Été 1984 à Breathed, petite ville de l'Ohio, pétrie de ferveur religieuse et de préjugés. Le procureur Autopsy Bliss, tourmenté par la lutte entre le Bien et le Mal, publie une annonce dans le journal local : il invite le diable à venir lui rendre visite. Le lendemain, un jeune garçon à la peau noire et aux yeux d'un vert intense se présente devant le tribunal. Il prétend répondre à l'appel. Des événements inquiétants commencent alors à se produire et réveillent les superstitions. Cet enfant est-il l'incarnation du mal ou un simple vagabond à l'âme meurtrie ? Dans le même temps, une vague de chaleur infernale s'abat sur la ville.
Verdissement de façade, récupération d'un discours environnementaliste vidé de sa substance, déploiement d'innovations aux effets « écologiques » douteux : le greenwashing biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.
Fort de ses vingt-quatre entrées, ce manuel d'autodéfense intellectuelle appréhende le greenwashing dans toute son ampleur. Trente-cinq scientifiques et spécialistes de ces questions révèlent les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d'enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un outil essentiel pour ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.
Jessica les connaît depuis toujours : Juliette, Camille, Boucle d'Or, Broussaille. Au milieu des années quatre-vingt, l'atmosphère est à l'insouciance pour cette bande de copines de vingt-trois ans ; les projets ne sont pas urgents, d'autant qu'ils restent raisonnables, à la mesure de leur petite ville. Alors elles se lancent un défi fou : présenter un défilé de mode à la fête du printemps. Ce qui veut dire courir les magasins de fripes, créer et coudre des tenues, mais surtout oser monter sur scène, marcher comme un mannequin, rouler des hanches, entrer dans la lumière, n'avoir plus peur de rien.
Envisager cette audace, c'est déjà changer, et aucune ne sortira la même de cette expérience. Surtout pas Jess, qui aspire à autre chose et qui va voir s'ouvrir de nouveaux horizons en entrant au service de Madame Barnes, une vieille dame nostalgique et fantas?que.
Sur les rencontres décisives et les renoncements nécessaires, Claudie Gallay signe, avec "Avant l'été", un roman de la métamorphose, plein de promesses d'avenir.
Le premier album jeunesse de Grand Corps Malade, ode d'un père à ses fils. Deux chansons de Grand Corps Malade illustrées par Thomas Baas. Un album universel sur la complicité entre un père et ses enfants.
" Les enfants sont une source inépuisable d'inspiration, à chaque étape, à chaque âge. J'ai écrit Définitivement trois mois avant la naissance de mon premier fils, en essayant de me projeter sur le tremblement de terre d'émotions qui m'attendait. J'ai écrit Tu peux déjà un peu avant les trois ans de mon deuxième fils, pour constater à quel point les frissons sont intacts à l'arrivée du petit frère ".
Illustré dans un style réaliste, moderne et coloré par Thomas Baas, cet album met en scène une balade dans Saint-Denis, la ville natale de Grand Corps Malade, puis à Paris, où il réside aujourd'hui. Des scènes intimes et vraies au parc, devant l'école, dans l'intimité du foyer. Des images universelles de la complicité entre un père et ses enfants... à partager en famille !
Pour écouter les chansons Définitivement et Tu peux déjà, vous trouverez deux QR codes à l'intérieur de ce livre.
Nul ne sait quand le Jardin Sauvage est né.
Violette Hurlevent y pénètre le jour où elle doit fuir de la maison de sa mère ; elle découvre alors un univers immense, caché aux autres humains et peuplé d'êtres aux coutumes étranges. Ici, les loups parlent, les pierres s'animent ; même le temps s'écoule selon de nouvelles lois. Mais la beauté du Jardin Sauvage cache de nombreux périls. Avec son chien Pavel, aussi courageux que gourmand, Violette va devoir affronter une menace encore bien plus terrible que les problèmes qu'elle voulait fuir.
Sous la pluie il disparait et, attablé devant une gamelle de spaghettis, impossible de savoir qui mange qui. Pas facile de vivre avec un lévrier afghan.
Duc est un chat et nous parle de son quotidien avec Iggy, son animal de compagnie, lévrier afghan de son état. De sa manière de toujours faire pipi au pied du saule pleureur. De son amour pour les spaghettis. De sa manière de disparaître quand il pleut. Des longues heures qu'il passe dans la salle de bain et chez le coiffeur. Et de sa folie des balles.
Le texte d'Alex Cousseau est comme toujours parfait. Mais cette fois, il l'a écrit pour que Janik puisse renouer avec le dessin au crayon et s'amuser comme une folle avec ce grand échalas aux longues rayures (nous parlons d'Iggy, pas d'Alex Cousseau et de son pull breton). Rien n'est plus graphique et comique qu'un lévrier afgan. Particulièrement quand il court à 90 km/h derrière une balle, tous ses poils à l'horizontale. Vous visualisez la scène ou vous voulez un dessin ? Ouvrez le livre et réjouissez-vous devant ceux de Janik Coat !
Janik est graphiste et amoureuse des chiens. Alex est auteur et amoureux des chiens. Et tous les deux forment un merveilleux duo qui se régale et nous régale à chaque album.
Duc, le chat noir, et « son » chien Iggy vont vous faire hurler de rire.
Quand la Terre suffoque de par l'exploitation de ses dernières ressources, l'humanité se tourne vers un nouveau territoire, l'espace, au-delà des planètes du système solaire : « La Frontière ». Dans cette nouvelle ruée vers l'or, trois destinées s'entremêlent : Ji-soo, scientifique passionnée par l'inconnu ; Camina, mercenaire fougueuse et enjouée ; et Alex, un mineur qui n'a jamais connu la Terre. Ce récit d'aventure narre le parcours tumultueux de ce trio, mais aussi de leur quotidien, celui de vivre dans un nouveau monde. Il pose la question d'une nouvelle humanité complètement déconnectée de son berceau, la Terre, pour se tourner uniquement vers les étoiles.
« Je suis venu ici pour disparaître, dans ce hameau abandonné et désert dont je suis le seul habitant ». Le récit d'Antonio Moresco met en scène un homme vieillissant qui a décidé de s'extraire du monde. Mais chaque soir, une petite lumière perce sa solitude... Grégory Panaccione démontre une fois encore son étonnante capacité à exprimer graphiquement une écriture, la plus singulière soit-elle.
Dans une grande ville grouillante, Charlie, un jeune homme plein de bonne volonté, travaille pour Recycle & Ternel, une société dont le slogan est « Vous mourez, nous recyclons ». Charlie passe donc son temps à répondre au téléphone à des familles qui veulent savoir en quoi pourrait être transformé leur cher défunt. Un jour, un gamin l'appelle pour lui demander ce qu'est devenue l'âme de sa maman. Incapable de répondre, Charlie va se lancer dans une enquête au coeur de la mort et de l'amour...
Kid Toussaint et Aurélie Guarino nous livrent une fable tout en sensibilité sur la mort, la vie après la mort et l'amour à travers le temps.
" J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié. Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. " Autrice et documentariste spécialiste de l'intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l'a conduite à quatre années de grève du sexe.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel.
En cet été de 1974, dans la banlieue irlandaise de South Boston, Mary Pat Fennessey mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison, et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble.
D'autant que la récente politique de déségrégation mise en oeuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu'une grande manifestation se prépare. Dans sa recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, si dévastatrice soit-elle.
Grand roman américain, Le Silence met à nu le coeur sombre d'un pays en plein désarroi à travers le portrait d'une mère au coeur brisé.
Plongée dans les quartiers de banlieue de Boston Sud, année 1974. Le contexte social est très tendu, un arrêté oblige les étudiants de deux quartiers différents (et différentes couleurs) à se mélanger. La contestation est puissante et la ville sur le point d’exploser sous les manifestations. Le racisme se durcit, les quartiers se referment encore plus sur eux-mêmes. Mary Pat, aide-soignante et mère qui menait jusqu’ici une existence routinière voit sa fille disparaître, disparition qui coïncide avec le décès d’un jeune noir loin de son propre quartier. Elle va alors tenter par tous les moyens de la retrouver, se frottant aussi bien à la police qu’à la milice de son quartier. Pensant faire partie de la communauté si soudée de son quartier, elle se trouve hélas confrontée à un mur de silence insupportable. Une histoire glaçante, avec des personnages d’un réalisme très réussi, dotés d’une grande profondeur, qu’on prend plaisir à voir évoluer au fur et à mesure que leurs principes se trouvent bousculés. Un roman noir de grande qualité, que vous aurez du mal à poser avant de l’avoir terminé.
Basile
Par l'autrice de Les passeurs de livres de Daraya Grand Prix des lectrices Elle Göktay est professeur à l'université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il a séduit Ayla, professeure de français, avec un poème. La vie est douce quand on est jeunes, amoureux et parents comblés d'une petite fille.
Mais Göktay refuse de vivre dans une bulle. Pour avoir signé une pétition de plus, une pétition de trop, il est arrêté et jeté en prison. La répression menée par le président Erdogan s'abat, féroce et violente.
Des milliers d'activistes, de journalistes, de fonctionnaires et d'universitaires sont réduits au silence par un pouvoir cynique, habile à manipuler l'opinion.
Ayla s'était toujours retenue de s'engager : le confort du quotidien et sa famille comptaient par-dessus tout. Bouleversée de voir Göktay sombrer dans le désespoir et révoltée par l'injustice, elle décide de reprendre le flambeau.
Un roman de colère et d'amour, traversé par l'Histoire.
Après le reportage très remarqué Les passeurs de livres de Daraya, Delphine Minoui nous livre ici un premier roman percutant et nécessaire pour mieux comprendre les enjeux de notre monde et en particulier la Turquie. Göktay, professeur d'histoire à l'université de Galatasaray, marié à Ayla enseignante de littérature française et tout jeune père de sa fille Denys, voit sa vie basculer un petit matin de janvier 2016. Il est arrêté chez lui et incarcéré pour "soutien au terrorisme". Son délit : avoir signé la pétition des universitaires pour la paix réclamant la fin des opérations turques dans le sud-est du pays à majorité kurde. N'épousant pas le militantisme de son mari, Ayla devra pourtant se battre pour le sauver. Transformant sa peur en véritable force, l'évidence sera alors de s'engager à son tour pour la sauvegarde de la liberté d'expression, liberté bafouée par ce régime dit démocratique d'Erdogan. Passionnant.
Marie
Rome, années 1950. Le jour où Valeria Cossati entre chez un buraliste pour acheter des cigarettes à son mari, elle ne se doute pas qu'elle en ressortira avec un cahier qui changera sa vie. Ce petit carnet noir, dissimulé à sa famille, accueille ses confidences. Elle y livre ses réflexions, scrute son quotidien, s'offre un temps d'introspection qu'elle ne s'était jamais autorisé jusqu'alors. Peu à peu, il devient l'outil d'émancipation d'une femme de la classe moyenne prise au piège des conventions, étouffée par son sens du devoir envers son mari et ses enfants. Testant les limites sans parvenir tout à fait à les dépasser, Valeria remet en question les règles qui régissaient son monde.Émouvante chronique intime dans l'Italie de l'après-guerre, Le cahier interdit reflète la soif de liberté de toute une génération. En interrogeant le pouvoir de l'écriture, Alba de Céspedes dépeint avec finesse et sensibilité la discrète audace d'une femme dans une société en mutation.
Modeste représentante de la classe moyenne de l’Italie des années 50, Valeria Cossati a 43 ans, un mari, deux enfants, un travail et un foyer à tenir. Elle s’en accommode avec brio, sans jamais rechigner, jusqu’au jour où elle fait l’acquisition d’un petit carnet noir pour y recueillir ses réflexions les plus intimes. Ce cahier devient vite l’unique exutoire d’une femme prisonnière d’un quotidien aux contours si étroits qu’ils lui permettent à peine de rêver. Guidée par ses bonnes mœurs et la route que la société a tracé pour elle avant même sa naissance, Valeria découvre au fil des mots qu’elle couche sur le papier les velléités émancipatrices qui l’animent, les contradictions qui se bousculent en elle et la maintiennent dans un combat perpétuel entre sa morale et sa soif de liberté. Bien plus qu’un simple condensé d’élucubrations domestiques, Le cahier interdit est le témoignage subversif, juste et infiniment précieux d’une époque où les femmes réclament, enfin, leur voix au chapitre.
Clara
Avec un chiffre d'affaire de 4400 milliards de dollars annuels, le secteur du bien-être touche depuis 20 ans un public de plus en plus large, obsédé par le self-care, la culture New Age ou la quête de la meilleure version de soi-même.
Or que constate-t-on, dès qu'on enquête sur ce secteur hyper puissant ? Que sous couvert de développement individuel, il sert activement des logiques néo-libérales, voire qu'il peut constituer une porte d'entrée efficace pour des idéologies réactionnaires ou complotistes. Autant de raisons qui font que la plupart des projets politiques progressistes ne considèrent jamais le bien-être comme un outil légitime. Mais ce refus en bloc du bien-être n'est-il pas symptomatique d'une culture qui n'accorde pas au care la place qu'elle devrait ? N'aurait-on pas tout à gagner à replacer la question du corps, des affects, de la douceur et de la spiritualité au coeur des projets politiques progressistes ?
C'est ce que Camille Teste s'attache à démontrer dans son essai : à condition de les subvertir pour les aligner avec un projet véritablement révolutionnaire, les pratiques de bien-être peuvent être émancipatrices.
Oui, il est possible, et souhaitable, de politiser le bien-être : en s'appuyant sur son expérience de professeure de yoga et de féministe, mais aussi sur des disciplines aussi variées que la musculation, la méditation ou les rites spirituels, Camille Teste nous donne des pistes concrètes pour transformer les pratiques de bien-être en de puissants outils d'émancipation.
Qui a dit que bien-être et révolution étaient incompatibles ? Dans cet essai passionnant, Camille Teste s’attaque à l’industrie tentaculaire du bien-être et ses plus de 4000 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuels. L’autrice nous propose dans un premier temps de déconstruire notre vision de ce marché phare du néolibéralisme qui, sous couvert de nous aider à devenir « la meilleure version de nous-même », ne cesse en réalité de nous éloigner de toute progression sociétale et collective. Une logique individualiste lucrative qui va parfois jusqu’à flirter avec les dérives sectaires, le complotisme et les idéologies réactionnaires. Prendre soin de soi et des autres n’est pourtant pas une mauvaise idée… surtout quand on rêve d’une société plus juste ! C’est sur cette réflexion que s’amorce la seconde partie de l’essai, qui nous invite à re penser nos façons de pratiquer le bien-être pour mettre le care à profit des luttes et s’en servir comme un puissant outil d’émancipation et de changement politique. Une lecture d’utilité publique.
Clara
Par-dessous la peinture, le plâtre et le ciment, à l'intérieur des murs, au fond de l'invisible, je perçois quelque chose que j'arrive pas encore à nommer, quelque chose de foutrement féroce qui habite le bâtiment tout entier et qui me rentre dans les os. Qui fera bientôt partie de moi. Ici ne ressemble à nulle part. Ici n'obéit qu'à ses propres règles. Ici, il y a des Bas, des Hauts, des pairs et des impairs.Et quoi qu'il arrive, tout le monde passe par Ici.
Après la saga couronnée de succès de La Passe-Miroir, l’autrice jeunesse Christelle Dabos change de registre et nous offre un roman choral noir et puissant sur les années collège. C’est Ici, et seulement ici, que tout se passe, à travers les voix de Pierre, Iris, Madeleine ou encore Guy. Via cette polyphonie habitée par un réalisme magique, on découvre un univers sans pitié, régi par ses hiérarchies propres, ses règles plus ou moins explicites et sa violence omniprésente. Une métaphore sombre de la difficile fin de l’enfance, qui aborde avec un œil presque fantastique les grands chamboulements de l’adolescence, le harcèlement, l’amour ou encore le regard des autres. Un texte très rythmé et rempli d’imagination pour nous inviter à renverser l’ordre établi. A partir de 14 ans.
Clara
« Chante, Pallas, comment Zeus t'arracha aux bras de ta soeur pour te jeter sur la terre inféconde. Comment il éleva de hautes murailles pour te séparer d'Athéna, et la colère qui saisit la déesse.
Chante, Pallas, les noms des mortelles et des immortelles qui furent sacrifiées pour te libérer du ventre de Troie.
Chante, fille de Triton, la vengeance d'Athéna. » Marine Carteron, autrice des Autodafeurs, Génération K et Dix, revisite la mythologie grecque au travers du regard des déesses et des mortelles. Une trilogie qui lève le voile sur ce qu'Homère nous a caché : les véritables causes des guerres de Troie.
Une valeur sûre : le récit épique de la Guerre de Troie. Mais vous êtes-vous déjà demandé comment cet épisode mythologique peuplé de rois, de dieux, monstres et héros, aurait été perçu par leurs filles, épouses et sœurs ? C’est le point de vue que nous offre Marine Carteron dans cette nouvelle trilogie, qui régalera les férus d’aventure et de mythologie. Fidèle au scénario écrit dans l’Illiade, l’autrice nous plonge dans la tête d’Athéna et de sa prêtresse Hésione, fille du roi de Troie Laomédon. Pour mettre la main sur Pallas, le trésor de Troie, qui est sa sœur de lait métamorphosée en statue par Zeus, Athéna est prête à tous les sacrifices. De sa main et son esprit de grande stratège, les rouages du destin se mettent en branle et tous les coups sont permis. Une lecture addictive servie par une plume à la fois poétique et incisive. A partir de 12 ans.
Basile
Armelle est une tortue qui a une peur panique, une peur débordante et paralysante du noir. C'est problématique lorsqu'au moindre danger, on se replie dans sa carapace alors qu'il y fait bien sombre. Mais que voulez-vous, les tortues ne sont pas taillées pour la course et la forêt recèle de dangers. Mais la lumière et la bienveillance ne se trouvent-elles pas auprès d'un ami, surtout si c'est une luciole ?
Ce premier tome des aventures d’Armelle et Mirko est une véritable pépite. Armelle est une tortue qui est terrifiée par l’obscurité, peureuse et très malheureuse. Le comble : au moindre danger elle ne peut pas rentrer dans sa carapace, son refuge naturel l’angoisse plus que tout. Par chance, la rencontre de Mirko va tout changer. Un ami luciole c’est une lumière dans sa triste vie. Une façon intelligente, poétique et magnifiquement illustrée de parler aux enfants des angoisses et des peurs qui ne se contrôlent pas. Vivement la suite ! Dès 6 ans.
Marie
Champion du monde, Russe blanc naturalisé français, Alexandre Alexandrovitch Alekhine joue sa vie comme ses parties d'échecs, en allant de victoire en victoire et de continent en continent. Pourtant, à Buenos Aires en 1939, la guerre le rattrape. Il est mobilisé et sommé de rejoindre Paris, d'où il assiste à l'effondrement de son pays d'adoption.Voilà Alekhine otage des nouveaux maîtres de l'Europe qui, trop heureux de disposer de sa célébrité et de son aura, l'instrumentalisent. Il collabore, s'acoquine avec Hans Frank et Joseph Goebbels, participe aux tournois des territoires du Reich. De joueur, il devient joué. Les unes après les autres, ses pièces maîtresses lui échappent : Grace, son épouse, et les grands maîtres juifs persécutés, ses meilleurs rivaux, comme Spielmann, Rubinstein, Przepiórka... Lorsque la guerre se termine, il a trouvé refuge dans le Portugal dictatorial de Salazar. Seul contre tous, l'imbattable champion joue sa dernière partie.
Quand Omer Dewavrin entre dans l'atelier d'Auguste Rodin, dédale de formes humaines de pierre et de glaise, il a la certitude d'avoir fait le bon choix. Notaire et maire de Calais, il a confié au sculpteur à la réputation naissante la réalisation d'un monument en hommage à six figures légendaires de la guerre de Cent Ans : les Bourgeois de Calais. Nous sommes en 1884, et Dewavrin ne sait pas encore qu'il s'écoulera dix ans avant que l'artiste, en quête de perfection, se décide à déclarer son travail achevé. La bouleversante chorégraphie de bronze n'existerait pas sans ce bourgeois du dix-neuvième siècle qui, devinant le génie du sculpteur, l'obligea à aller au bout de lui-même et imposa son oeuvre en dépit du goût académique et des controverses idéologiques. Sa femme Léontine et lui sont les héros inattendus de cette histoire, roman de la naissance d'une amitié et de la création du chef-d'oeuvre qui révolutionna la sculpture.
Hélène a bientôt 40 ans. Elle a fait de belles études, une carrière. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir. Et pourtant, le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, n'a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n'est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grandes décisions. On pourrait croire qu'il a tout raté. Et pourtant, il croit dur comme fer que tout est encore possible.
"Connemara" c'est l'histoire d'un retour au pays, d'une tentative à deux, le récit d'une autre chance et d'un amour qui se cherche par-delà les distances dans une France qui chante Sardou et va voter contre soi.
« Qu'est-ce qui peut bien faire qu'une femme soudain abandonne celle à qui elle vient de dire, Quels merveilleux moments j'ai passés auprès de toi, aujourd'hui encore : je veux ça tous les jours de la vie ? » Tel est le questionnement auquel est confrontée Jenny après le départ d'Ève. Toutes deux apprendront qu'« on peut vivre une même histoire de deux façons totalement différentes ». Livrant en alternance les points de vue des deux femmes, Fanny Chiarello et Wendy Delorme interrogent de manière sensible et incarnée la possibilité d'une relation durable, la compatibilité de modes de vie a priori opposés, la nécessité d'affronter les fantômes du passé afin de rendre le présent possible, tandis que s'ébauche en contrepoint une subtile réflexion sur les pouvoirs et les limites de la création littéraire.