«La peur était pour le peuple iranien une compagne de chaque instant, la moitié fidèle d'une vie. Les Iraniens vivaient avec dans la bouche le goût sablonneux de la peur. Seulement, depuis la mort de Mahsa Amini, la peur était mise en sourdine : elle s'effaçait au profit du courage.»Fin 2022, au plus fort de la répression contre les manifestations qui suivent la mort de Mahsa Amini, François-Henri Désérable passe quarante jours en Iran, qu'il traverse de part en part, de Téhéran aux confins du Baloutchistan. Arrêté par les Gardiens de la révolution, sommé de quitter le pays, il en revient avec ce récit dans lequel il raconte l'usure d'un monde : celui d'une République islamique aux abois, qui réprime dans le sang les aspirations de son peuple.
Balla voit son monde s'effondrer lorsque son père abandonne subitement la concession familiale. Jusqu'alors, lui et ses amis jouaient, insouciants, dans la brousse de l'Ouest malien. Souhaitant garantir un avenir à ses enfants, sa mère quitte le village et emmène sa progéniture de Kayes à Bamako et de Bamako à Paris. Arrivé dans une France froide et inhospitalière, Balla ne connaît rien des codes de ce nouveau pays et devient, à six ans, la risée de son école et bientôt de toute sa famille. Squattant chez les uns chez les autres, l'enfant nomade se plonge dans le mutisme et rêve secrètement de revoir son père. Dali, une griotte qui pratique l'art de la divination, prédit un avenir radieux à l'élève parqué dans une classe destinée aux enfants arriérés. Depuis, le petit garçon est obsédé par l'intelligence et l'acquisition de la connaissance. Mettra-t-il fin au désespoir de sa mère qui l'emmène de force dans ses cours d'alphabétisation pour essayer de le sortir d'affaire ? Parviendra-t-il à se faire une place dans sa fratrie qui ne croit pas en lui ? La prophétie de Dali se révélera bien plus qu'une simple chimère...
Dans une langue aussi imagée qu'enjouée, Balla Fofana nous livre un très beau premier roman, largement inspiré de sa propre histoire. Il y raconte l'exil à hauteur d'enfant, la violence sourde qu'il engendre, mais surtout la force d'une femme, sa mère, à laquelle il rend un magnifique hommage.
Une femme emménage avec sa famille et des amis dans la maison de son enfance au coeur de la forêt. Resurgissent les souvenirs d'une histoire familiale tissée d'abandon, des deux côtés de l'océan, mais aussi hameçonnée à la joie par une mère associant la sirène d'une ambulance à une femme qui accouche, un père qui trouve des trèfles à quatre feuilles sans les chercher, des enfants qui lui ont appris à marcher.
Quand l'hiver perce les murs, la tapisserie s'épluche et les souris font leur nid dans le piano. Alors on se penche sur l'extérieur, comme pour la première fois. Dehors, une nouvelle langue se déploie. Celle des lucioles, des pins blancs et du mélilot. Dehors, une cueilleuse d'asclépiades sauve la vie de soldats, un super-héros dompte les peurs à bord de son tracteur, un peintre japonais trace ses tableaux avec la sueur des amants. Dehors, tout redevient possible.
Femme forêt est un livre indispensable, un appel d'air et d'amour, une ode à la nature et à la filiation. Après le triomphe de La femme qui fuit, ce roman explore la femme qui reste, enracinée, vivante.
" J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié. Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. " Autrice et documentariste spécialiste de l'intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l'a conduite à quatre années de grève du sexe.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel.
Amsterdam, 1705. La ravissante Thea Brandt fête ses dix-huit ans. Elle représente l'unique espoir des siens de redorer le blason de la famille. Sa tante Nella lui trouve le beau parti idéal mais la jeune femme n'a d'yeux que pour le grand théâtre de la ville et pour Walter, l'artiste qui y peint les décors. Tous deux s'engagent dans une liaison enflammée, menaçant la réputation de Thea et des siens. De mystérieuses figurines miniatures, sculptées avec une virtuosité éblouissante, font leur apparition, bouleversant la vie de chacun.Après le succès de Miniaturiste, La maison dorée, tout en grâce et en rebondissements, fait naître une héroïne aussi audacieuse qu'avide d'indépendance. Mais qui, de la raison ou du coeur, saura vaincre ?
Les manuscrits mis au jour en 2021 ont confirmé l'importance aux yeux de Céline de sa «légende gaélique... mi-rime mi-prose», récit de la guerre menée par le Roi Krogold contre le prince félon Gwendor, du meurtre du procureur Morvan par le trouvère Thibaut et de la passion de Joad pour la belle Wanda - et dont les épisodes principaux se déroulent entre Bretagne et Scandinavie, dans un décor de «Moyen Âge d'opéra».L'écrivain, faute d'avoir pu la publier, en inséra le récit fragmenté et parfois halluciné dans Mort à crédit (1936), ainsi que dans Guerre et dans Londres. Mais il continua ensuite d'y travailler, sans toutefois parvenir à y mettre un point final. Céline restera dépité du peu de considération dans laquelle on tenait sa manière «épique et bardique», laquelle avait donné lieu à cette mythologie portative, «lyrique et ironique», qui ne renfermait pas moins de sens à ses yeux que ses écrits d'inspiration romanesque.Car ces histoires hautes en couleur sont écrites pour frapper les esprits et toucher les coeurs ; elles accompagnent la méditation de l'écrivain sur l'existence et la mort, le corps et l'âme, ainsi que sur les pouvoirs ambigus du poète à l'égard de la finitude humaine.La présente édition réunit les deux seules versions connues à ce jour de la légende, inédites et inégalement inachevées : l'une datant de la première moitié des années 1930, La Légende du Roi René ; l'autre, La Volonté du Roi Krogold, écrite en 1939 et 1940.
Fin 2009, Raphaël Krafft part en Afghanistan en qualité d'officier de réserve pour la Légion étrangère, avec pour mission de créer une radio en langue pashtô. Il découvre ce pays par le prisme des légionnaires qui l'entourent et des Afghans qu'il forme au journalisme.
Le capitaine Krafft est ainsi engagé pour monter Radio Surobi. Le but est de recréer, autour de journalistes afghans, une communauté d'auditeurs susceptibles de dialoguer entre eux, en laissant les équipes travailler dans la plus grande liberté. Un récit d'aventure sonore sur un piton rocheux dans la montagne.
L'auteur du Dit du mistral (40 000 lecteurs depuis parution) est de retour !
Olivier Mak-Bouchard revient avec une fable sociale, simple et émouvante, l'histoire d'un homme paumé depuis l'enfance, au chômage, et à qui tout à coup le destin sourit.
Un jour de septembre, un jeune homme perd son emploi. Il pense que c'est la fin. Il a tout faux : c'est le début d'une autre vie, où l'accompagnent bientôt un chat en smoking et un rapace qui a des envies d'ailleurs. N'oublions pas, pour la route, une abonnée à trente millions d'amis, un homme mystérieux qui joue avec le feu, ou encore un frère, le plus beau représentant des blaireaux.
La Ballade du feu est un livre sur les erreurs. Les erreurs d'orientation professionnelle, les erreurs de géolocalisation. Les erreurs que l'on peut faire quand on croit que la vie ne nous appelle plus. On y parle en fait de ces jours où on se demande ce qu'on a fait au Bon Dieu ; ces jours où vous auriez pu dire non mais où, allez savoir pourquoi, vous avez finalement dit oui.
Rome, années 1950. Le jour où Valeria Cossati entre chez un buraliste pour acheter des cigarettes à son mari, elle ne se doute pas qu'elle en ressortira avec un cahier qui changera sa vie. Ce petit carnet noir, dissimulé à sa famille, accueille ses confidences. Elle y livre ses réflexions, scrute son quotidien, s'offre un temps d'introspection qu'elle ne s'était jamais autorisé jusqu'alors. Peu à peu, il devient l'outil d'émancipation d'une femme de la classe moyenne prise au piège des conventions, étouffée par son sens du devoir envers son mari et ses enfants. Testant les limites sans parvenir tout à fait à les dépasser, Valeria remet en question les règles qui régissaient son monde.Émouvante chronique intime dans l'Italie de l'après-guerre, Le cahier interdit reflète la soif de liberté de toute une génération. En interrogeant le pouvoir de l'écriture, Alba de Céspedes dépeint avec finesse et sensibilité la discrète audace d'une femme dans une société en mutation.
Neuf récits composent La frontière des oubliés et retracent le parcours de l'écrivaine, depuis sa fuite, enfant, de la frontière afghane pour se bâtir une vie à Téhéran. Dans chacune de ces vignettes de vie qui se font écho, elle brosse le portrait de ses compatriotes exilés, des «frontaliers», souvent des femmes, qui portent tous des traces de la guerre, des plaies profondes marquées par des balles invisibles. À chaque rencontre, elle s'interroge sur la violence, l'exil et l'identité. En s'imprégnant de son propre vécu, Aliyeh Ataei embrasse ici plus largement le sort de tous ceux qui ont hérité des «chromosomes-douleurs», se faisant l'écho de leurs voix si peu audibles.La frontière des oubliés nous fait découvrir une nouvelle plume puissante venue d'Iran. De son style clair et tranchant, Aliyeh Ataei dévoile des vérités qui secouent, et bouleversent.
Los Angeles, 1981. Bret, dix-sept ans, plongé dans l'écriture de Moins que zéro, entre en terminale au lycée privé de Buckley. Avec Thom, Susan et Debbie, sa petite amie, il expérimente les rites de passage à l'âge adulte : alcool, drogue, sexe et jeux de dupes.
L'arrivée d'un nouvel élève fait voler leurs mensonges en éclats. Beau, charismatique, Robert Mallory a un secret. Et ce secret pourrait le lier au Trawler, un tueur en série qui sévit dans les parages. Terrorisé par toutes sortes d'obsessions, Bret se met à suivre Robert. Mais peut-il se fier à son imagination paranoïaque pour affronter un danger menaçant ses amis et lui-même, et peut-être la ville et le pays entier ?
Dans White, son livre précédent, Ellis écrivait : « Je grandissais au pied des collines de Sherman Oaks, mais juste au-dessous s'étendait la zone grisâtre du dysfonctionnement extrême. Je l'ai perçu à un âge très précoce et je m'en suis détourné en comprenant une chose : j'étais seul. » Les Éclats est le roman de ce détournement et de cette solitude.
Par l'autrice de Les passeurs de livres de Daraya Grand Prix des lectrices Elle Göktay est professeur à l'université du Bosphore à Istanbul. Idéaliste, adoré de ses étudiants, il a séduit Ayla, professeure de français, avec un poème. La vie est douce quand on est jeunes, amoureux et parents comblés d'une petite fille.
Mais Göktay refuse de vivre dans une bulle. Pour avoir signé une pétition de plus, une pétition de trop, il est arrêté et jeté en prison. La répression menée par le président Erdogan s'abat, féroce et violente.
Des milliers d'activistes, de journalistes, de fonctionnaires et d'universitaires sont réduits au silence par un pouvoir cynique, habile à manipuler l'opinion.
Ayla s'était toujours retenue de s'engager : le confort du quotidien et sa famille comptaient par-dessus tout. Bouleversée de voir Göktay sombrer dans le désespoir et révoltée par l'injustice, elle décide de reprendre le flambeau.
Un roman de colère et d'amour, traversé par l'Histoire.
En vacances à Majorque, la fille de Melchor, devenue une adolescente rebelle, est retenue prisonnière dans la villa d'un magnat de la com, réputé pour fournir à ses amis une large palette de "chair fraîche". Javier Cercas disait récemment dans un entretien que "l'antidote à l'injustice, c'est la solidarité et l'amour". Il le démontre ici dans un thriller révolté qui dénonce l'intolérable impunité des puissants et interroge la valeur des héros "ordinaires".
Alors que les forces russes envahissent l'Ukraine et que la guerre devient une réalité dévastatrice, en février 2022, Andreï Kourkov tient une chronique au jour le jour. À la fois journal personnel et commentaire politique et historique, ce texte explore les relations entre l'histoire ukrainienne et l'histoire russe, mais aussi entre les deux langues du pays. En décrivant comment une société pacifique fait face à l'occupation, l'auteur nous montre une culture qui, contrairement aux affirmations de Poutine, est singulière et démocratique, libérale et diverse - une culture qui « résistera jusqu'à la fin ».
Avec son regard aiguisé sur les événements et son amour des gens, Kourkov dresse le portrait d'un peuple uni dans la lutte contre sa disparition. Le pain est cuit et partagé dans les ruines. Un homme amputé trouve une place dans un train d'évacuation, des grands-mères fuient les villes occupées avec leurs coqs sous le bras... Et malgré tout, l'espoir reste le plus fort : des enfants naissent dans les caves, les fermiers cultivent leurs champs malgré les mines et les bombardements.
Dans son journal, Kourkov entrelace son histoire personnelle avec celle des autres Ukrainiens déplacés, et des communautés qui leur viennent en aide avec une générosité extraordinaire. Ensemble, ils attendent le moment où il sera possible de rentrer chez eux en sécurité.
Des mutations étranges se multiplient dans la nature. Laura scrute avec curiosité les métamorphoses en cours, de ses lunettes de biologiste, depuis la brumeuse cité de Shivering Heights jusqu'au hameau flottant au milieu d'un lac infesté de dangers sous-marins.
Chaque chapitre est une observation au microscope de l'évolution de ces mutations. Scientifique têtue, amoureuse inquiète, elle passe peu à peu de témoin à sujet des événements, alors que la frontière entre les humains et les monstres s'estompe.
Il n'y aura pas de vivant sans dévoration.
Face au désastre, la littérature comme la science tentent de donner du sens à une telle catastrophe.
Faunes décrit cette recherche de sens dans sa plus grande subjectivité - et son absurdité.
Perturbant comme un film de David Cronenberg, le premier roman de Christiane Vadnais recentre avec sérénité et gravité à l'échelle humaine le récit d'un bouleversement.
Le corps d'une jeune fille abandonné dans la neige, l'épave d'un avion échoué au fond des eaux, un homme en fuite. Autant d'images qui illuminent le nouveau roman de Cormac McCarthy. Des rues de La Nouvelle-Orléans aux plages d'Ibiza, son héros, Bobby Western, conjugue sa mélancolie à tous les temps.
Cet homme d'action est aussi un mathématicien et un physicien, deux disciplines qu'il a abandonnées après la mort de sa soeur Alicia, disparue mystérieusement dix ans plus tôt. Hanté par la culpabilité, Western trouvera-t-il enfin le repos ?
Roman noir, histoire d'une passion, Le Passager est aussi une parabole sur le déracinement de l'homme moderne.
À quatre-vingt-dix ans, Cormac McCarthy nous surprend une fois de plus par son audace. Entre une conversation sur la physique quantique, un traité de la solitude et la description d'une tempête dans le golfe du Mexique, il se joue des conventions et demeure l'un des romanciers les plus singuliers de notre époque.
Quelques années après un été traumatique, Jack arrive au Kingfisher Lodge comme guide de pêche à la mouche auprès de riches & célèbres qui fuient la réalité morose d'une Amérique covidée dans les paysages sublimes du Colorado. Outre que la rivière fourmille de truites multicolores, Alison K., la cliente qu'on lui confie, est irrésistible. Mais la menace et le danger viennent vite assombrir la parenthèse enchantée.
Dans la droite ligne de "La Rivière", au sommet de son art du détournement des genres littéraires, Peter Heller renouvelle et enrichit encore son inimitable mix de suspense et de poésie.
À l'hôpital où sa mère vit ses dernières heures, Eva, la trentaine, assiste à l'improbable cérémonie d'adieu organisée par son frère. L'aîné monologue, solennel, tandis que ses enfants massacrent des chants en hébreu. Consternée, Eva songe à ce qu'elle a observé la veille : un rire incroyablement potache chez Marianne, cette mère depuis toujours sévère et réfractaire à l'humour.
Les heures sont comptées, et Eva comprend enfin qu'elle ne connaissait pas sa mère. Déterminée à en savoir plus, elle fouille son appartement et découvre un mystérieux dossier rempli de photos : là se trouve forcément le secret maternel. Les images défilent, l'histoire de Marianne se dessine et Eva se remémore son propre parcours, ses doutes et ses peurs, l'émergence du désir, sa rencontre passionnée avec Natalia, son éducation féministe dans la librairie d'Amanda... Et si, de génération en génération, il ne s'agissait que de bricoler, d'essayer, de rater encore, de rater juste un peu mieux ?
À la recherche d'une clé fondatrice, Eva se casse les dents sur le caractère fragmenté, contradictoire, souvent inutile ou secondaire des existences. L'intrigue explore cet éclatement, vogue du grave au trivial, du sérieux au ridicule, fouille les terrains de ce qui ne se dit pas, depuis les pensées impudiques jusqu'aux événements traumatiques qui échappent au langage.
Parfaite anti-héroïne d'aujourd'hui, maladroite et cocasse comme son Chat à trois pattes, Eva ne ressemble à personne mais tous et toutes s'y reconnaîtront. Un regard brillant, incisif, décalé sur l'apprentissage forcé de la féminité, le mutisme des mères qui ne savent pas transmettre et l'importance des mythologies familiales.
Alma, jeune employée tehuelche d'une grande exploitation agricole, a pour mission d'assurer le transfert d'un troupeau de chevaux, en compagnie du gaucho qui les vend. Chevauchant leurs montures dans les contrées patagoniennes, ces deux solitudes vont apprendre à se connaître, à braver les difficultés et leur passé qui les rattrape sans crier gare. Sans compter qu'un barrage, tout proche, est sur le point de céder... Un périple tout en tension en Amérique du Sud.
Un matin de fin d'été, les habitants d'un petit village des Alpes se réveillent avec vue sur un golfe immense : les montagnes sont devenues des îles éparses, au loin, et toutes les vallées sont noyées. Très vite, la petite communauté épargnée va devoir réapprendre à vivre uniquement avec les ressources locales, en misant sur la confiance et la force du collectif.
Abandonné par sa mère, un enfant se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan vivant seul dans une petite ferme provençale. Depuis cette scène, si simple, Mathieu Belezi réussit à dire la vérité d'un monde. L'indifférence répétée des saisons, la cruauté, l'absurdité des destins, la violence des désirs, le besoin d'amour, tout est là et brûle dans ce bref roman, dont la beauté et la puissance font écho à celles d'Attaquer la terre et le soleil, Prix littéraire du Monde 2022.
Roman sidérant d'une centaine de pages, Le Petit Roi se révèle un chef-d'oeuvre. À l'instar d'oeuvres comme Jeux interdits, Sa majesté des mouches ou encore Les 400 coups, il réussit à dire avec force le vertige de l'enfance, loin de toute mièvrerie. La musicalité et la fulgurance des phrases que déploie ce texte nous font vivre de façon bouleversante l'attente et la désillusion d'un enfant qui n'aspire qu'à être aimé.
Publié une première fois en 1998, et inexplicablement oublié depuis, Le Petit Roi est le premier roman de Mathieu Belezi. Il réaffirme, si cela était encore nécessaire, l'importance de cet écrivain, dont le Tripode entreprend à partir de 2023 la réédition de toute l'oeuvre.
«Depuis quelques années, derrière les bruits de la ville, à condition de bien se concentrer, on pouvait entendre, de jour comme de nuit, certains bruits qui ne trompaient pas : craquements d'une mâchoire à l'oeuvre, succion d'une bouche qui avale, flatulences d'une digestion demandant grâce... À l'évidence, dans notre pays, quelqu'un mangeait. Oui, quelqu'un dévorait même, sans répit, ni repos. Et personne ne semblait s'en émouvoir ! Il aurait pourtant suffi de jeter un coup d'oeil dans les poubelles : on y aurait vu les reliefs de ce repas perpétuel : ici, le souvenir d'une radio, jadis indépendante ; là, les restes d'une maison d'édition légendaire.Les bruits se rapprochant, votre narrateur décida de mener l'enquête. Quel était donc cet ogre revenu du fond des âges pour se repaître du royaume de France ?»
Au début des années 1970, le jeune Rami décide de fuir la dictature de Saddam Hussein. Réfugié politique en France, c'est un homme taiseux et secret sur son passé.
À la fin de sa vie, alors qu'il est hospitalisé, Rami est soudain atteint d'amnésie. Ses souvenirs semblent s'être arrêtés quelque part entre l'Irak et la France. « Je me souviens de Falloujah », dit-il pourtant à son fils, Euphrate, qui y voit l'occasion de découvrir enfin l'histoire de son père...
Ensuite c'est le néant. Rami a oublié la seconde partie de sa vie : celle de l'exil. Euphrate va alors raconter à son tour ce qu'il en sait, avec l'espoir de percer certains secrets. Une quête qui le plongera dans les tumultes de sa propre odyssée familiale, de Paris à Falloujah.
Un premier roman chavirant de la mémoire retrouvée, un livre inoubliable sur l'identité et la transmission dans lequel père et fils renouent le fil rompu d'un dialogue aussi boule versant que nécessaire.
Finaliste du Goncourt du premier roman 2023 « Il y a des scènes splendides. L'hommage d'un fils à son père, un très bel acte de reconnaissance.» Le Figaro Littéraire « Dans son premier roman poignant, le grand reporter Feurat Alani interroge ses racines irakiennes et la complexité de la filiation. » Livres Hebdo « Une entrée en littérature réussie ! » France Culture « Un très beau roman sur la transmission. » Version Femina « Un roman poétique qui fait découvrir un Irak oublié. » TV5 Monde « Passionnant et très émouvant. » France Inter « Un message d'espoir pour tous ceux qui refusent de choisir entre la terre d'ici et celle de là-bas. » Le Point
Tom, psychiatre israélien à l'hôpital de Hod Hasharon près de Tel Aviv, soigne plusieurs patients, parmi lesquels Hephraïm Steiner, musicien octogénaire, et Roshan, jeune Palestinienne enceinte mais enfermée dans le déni de sa grossesse. Deux cas passionnants pour ce médecin dont les recherches portent sur l'inaudible, sur la communication intra-utérine - et qu'obsède ce qu'il a vécu et croit avoir entendu, le 11 septembre 1995, depuis le ventre de sa mère, alors que se jouait dans l'espace un drame : Soyouz ne répondait plus.