«Même en plein soleil nous abritons en nous des vallées de ténèbres. Est-ce le prix à payer pour être humain?»Égaré dans les fjords loin de Reykjavik, un homme a perdu la mémoire. Dans le village où il s'est arrêté, tous semblent pourtant le connaître. Petit à petit, les récits qui lui sont faits le plongent dans la grande histoire d'une famille. Du XIX? siècle à aujourd'hui, chaque destin est comme une tentative d'échapper à l'immuabilité de la vie islandaise. Un pasteur bouleversé par les lettres d'une inconnue, un fermier qui veut quitter sa terre pour faire des études, des amoureux qui ne peuvent vivre leur passion au grand jour... À travers ce puzzle romanesque extraordinaire, l'homme poursuit sa quête:qui est-il? Et qui sommes-nous? Comment aimer, comment mourir?
C'est un mariage arrangé comme il en existait tant au XIXe siècle. Désormais loin de sa famille, Aimée apprend la solitude des longues journées de silence. Sa vie bascule lorsqu'elle découvre le secret que cache Candre, son mari, à propos de la mort de sa première épouse. Aimée se retrouve seule en sa demeure, perdue dans la forêt. Tout devient menaçant : les murs hantés, les cris d'oiseaux la nuit, l'emprise d'Henria, la servante. Jusqu'au jour où apparaît Émeline...
Le domaine se transforme alors en un théâtre de non-dits, de désirs et de secrets enchâssés.
Après le triomphe de Une bête au Paradis, le huitième roman de Cécile Coulon, romancière prodige, est un thriller sensuel et envoûtant, qui nous obsède jusqu'à la dernière page.
« Un thriller sur l'amour et le désir. » François Busnel « Brillant et surprenant ! » Lire
"Arbre de l'oubli" brosse le portrait d'une famille américaine aisée, privilégiée, éduquée... puis, élargissant le tableau peu à peu, nous montre les fils inattendus qui relient cette famille aux pages les plus sombres de l'Histoire moderne. En dessinant un chemin tortueux à travers l'émancipation pas toujours réussie de trois personnages complexes, le roman aurait pu prendre les tonalités d'un parcours initiatique. Mais il s'agit, une fois le tableau appréhendé dans sa globalité, d'un grand roman d'Histoire vivante tant il convoque les enjeux essentiels d'aujourd'hui : racisme, religion et laïcité, procréation pour autrui, violence, misère et colère, féminisme et représentation.
Danny et Maeve, un frère et une soeur unis par un amour indéfectible, ne cessent de revenir devant leur ancienne demeure se heurter aux vitres d'un passé douloureux. Cette imposante Maison hollandaise, écrin des joies et des peines de leur enfance, source de leurs malheurs, les attire comme un aimant. À travers le destin de ces deux quasi-orphelins, Ann Patchett, en déchiffreuse éclairée de l'âme humaine, signe un roman pénétrant sur l'abandon, le pardon, les liens filiaux et le rapport que chacun d'entre nous entretient avec le passé.
«Depuis que je suis née, on dirait que les malentendus s'accumulent autour de moi. Parfois je me dis que c'est parce que je n'ai jamais demandé à naître.- Nous naissons tous malgré nous, Vina. C'est ensuite que nous pouvons choisir.»Vina, une élève surdouée, est exclue du lycée pour avoir menacé un camarade. Sa mère, bouleversée, l'emmène se réfugier dans les Vosges, chez son grand-oncle. L'adolescente est très vite intriguée par cet homme mystérieux, qui communique avec les rapaces. À mesure que les liens se tissent, chacun dénoue les secrets de l'histoire familiale. Mais pour se libérer des fantômes qui les hantent, tous devront affronter leur culpabilité.Un roman psychologique haletant, qui revient notamment sur le destin tragique des «Malgré-nous», ces Alsaciens enrôlés de force dans l'armée allemande.
« Alors, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
Avec la lumière du soleil qui maintenant frappait le sol et les meubles de vieux bois marqueté, avec l'ombre des croisillons aux fenêtres qui dessinait comme un quadrillage penché sur l'épaisse moquette, elle a fini par dire qu'elle était revenue tout récemment, que pour l'instant elle logeait chez son père et qu'elle avait déposé un dossier pour un logement mais que peut-être il pourrait appuyer sa demande et que voilà, ce serait formidable pour elle si... »
Sept, Mosma et Maracuja, les derniers-nés de ma tribu, n'auraient pas dû grandir. Vingt ans plus tard les voilà jetés dans un monde on ne peut plus explosif, où on kidnappe Georges Lapietà, l'homme d'affaires le plus cinglé de son espèce, où ça mitraille à tout va pour le récupérer, où les romanciers prétendent écrire au nom de la vérité vraie quand tout le monde ment à tout le monde. Tout le monde sauf moi, bien sûr. Moi, comme d'habitude, je morfle.Benjamin Malaussène
Depuis l'Antiquité, le mythe de Pygmalion et Galatée n'a de cesse de fasciner et d'inspirer des artistes. Mais ce récit millénaire du sculpteur misanthrope, épris de la statue qu'il vient de réaliser, demeure inachevé : lorsque Galatée est transformée en être vivant par les dieux, elle est réduite au silence par les hommes. Enfin, il est temps pour elle de devenir la narratrice de sa propre histoire et ainsi de choisir elle-même son destin.
Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d'une bataille perdue. Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l'Artois. Quelques milliers de soldats anglais se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu'aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tout ce que la cour de France compte d'aristocrates se précipite pour participer à la curée. Ils ont bien l'intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française. Aucun n'en reviendra vivant. Un désastre grandiose!Avec la verve qu'on lui connaît et son sens du détail qui tue, Jean Teulé nous raconte ces trois jours dantesques où, sous une pluie battante, des milliers d'hommes se sont massacrés dans un affrontement sanglant d'autant plus désastreux que cette bataille était parfaitement inutile.
À la fin des années 50, dans la région de l'Aurès en Algérie, Naja élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne. Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au couple d'envisager de garder l'enfant...Avec ce second roman, Lilia Hassaine aborde la question de l'intégration des populations algériennes dans la société française entre le début des années 60 et la fin des années 80. De l'âge d'or des cités HLM à leur abandon progressif, c'est une période charnière qu'elle dépeint d'un trait. Une histoire intense, portée par des personnages féminins flamboyants.
Le Guide des insectes sous le bras, la jeune Macey et sa mère partent en piquenique sur les collines dorées de Feldon. Au beau milieu des herbes folles surgit Mitchell, un géant dégingandé aux lunettes étincelantes sous le soleil. Esprit libre et fantasque venu de New York pour étudier les serpents, Mitchell est un vrai charmeur. Le voilà qui s'installe dans leur vie...
Le Serpent des blés nous emporte dans ces paysages américains tout droit sortis des tableaux d'Edward Hopper, avec une sensibilité et un laconisme déchirant dignes de Carson McCullers ou de Raymond Carver. Irrésistible et envoûtant.
Toumany Coulibaly est champion le jour, voyou la nuit. C'est l'histoire d'un journaliste qui a grandi dans le même quartier de banlieue, à la même époque. Mathieu Palain, lui, est tombé du bon côté de la vie. C'est l'histoire d'une amitié née dans un parloir de prison, et dont chaque page est comme une décharge d'adrénaline.
Après une soirée arrosée, Richard et Max raccompagnent Alice chez elle, inconsciente.
Les deux adolescents racontent alors une histoire qui enflamme rapidement le lycée.
Que s'est-il réellement passé sur la banquette arrière de leur voiture ? Alice a-t-elle été abusée ? Elle ne se souvient de rien. Richard et Max, acculés, disent avoir tout inventé. Il est trop tard : la rumeur emporte tout sur son passage.
Construit comme un puzzle dont l'image ne devient claire qu'à la dernière page, True Story est un roman addictif et un révélateur subtil de notre époque.
Quatre générations de femmes, une « folie » familiale qui se décline au féminin pluriel racontée du point de vue d'une jeune narratrice lucide et ironique sur l'état d'une société qui exclut les marginaux. Car Marion aime les femmes mais pas seulement, c'est plus compliqué que ça, le sexe et le genre. Au fil de ses aventures sentimentales et sexuelles, on découvre des identités qui déjouent la binarité des rapports masculin/féminin. Raconter l'enfance, les amitiés, les amours queer et le sexe de façon décomplexée, c'est ce qu'entreprend Marion en voyageant de Paris à San Francisco, dans ce texte qui tient du roman, du manifeste et de la chronique d'un univers alternatif.
Écrivaine, Wendy Delorme a publié notamment Viendra le temps du feu (Cambourakis, 2021), succès critique et public. Membre du collectif d'autriX RER Q, elle pratique aussi l'écriture à plusieurs et a co-écrit le roman L'Evaporée, avec Fanny Chiarello (Cambourakis, 2022). Enseignante-chercheuse à l'université, sa voix littéraire met en récits les enjeux féministes contemporains, depuis le début des années 2000. Quatrième Génération, initialement publié en 2007, est son premier roman.
On part en montagne pour éprouver la solitude, pour se sentir minuscule face à l'immensité de la nature. Nombreux sont les imprévus qui peuvent se présenter, d'une rencontre avec un cerf au franchissement d'une forêt déracinée par le vent.Sur un sentier escarpé des Dolomites, un homme chute dans le vide. Derrière lui, un autre homme donne l'alerte. Or, ce ne sont pas des inconnus. Compagnons du même groupe révolutionnaire quarante ans plus tôt, le premier avait livré le second et tous ses anciens camarades à la police. Rencontre improbable, impossible coïncidence surtout, pour le magistrat chargé de l'affaire, qui tente de faire avouer au suspect un meurtre prémédité.Dans un roman d'une grande tension, Erri De Luca reconstitue l'échange entre un jeune juge et un accusé, vieil homme «de la génération la plus poursuivie en justice de l'histoire d'Italie». Mais l'interrogatoire se mue lentement en un dialogue et se dessine alors une riche réflexion sur l'engagement, la justice, l'amitié et la trahison.
La nuit, dans le parc Sarmiento à Córdoba en Argentine, la Tante Encarna arpente les allées sur ses talons aiguilles en plastique et veille sur ses ouailles. Car, le soir, le parc devient le lieu d'un étrange balai et le territoire des prostituées trans. La Tante, figure divine et matriarcale, partage sa vie avec ces femmes aux parcours chaotiques et souvent fulgurants.
Les Vilaines est l'histoire sans misérabilisme du quotidien de ces femmes flamboyantes, de leurs rêves, leurs souvenirs, leur tendresse et leur solidarité de soeurs dans un monde qui les condamne.
Grand prix de l'héroïne Madame Figaro, catégorie roman étranger.
«La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s'étonna de l'autorité qui émanait d'une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l'obscurité. On dirait une enfant , pensa la première, elle ressemble à une poupée, songea la seconde.Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire.»À travers l'histoire de deux femmes aux destins contraires, Les enfants sont rois explore les dérives d'une époque où l'on ne vit que pour être vu. Des années Loft aux années 2030, marquées par le sacre des réseaux sociaux, Delphine de Vigan offre une plongée glaçante dans un monde où tout s'expose et se vend, jusqu'au bonheur familial.
Islande, 1963. Hekla, vingt et un ans, quitte la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík. Il est temps d'accomplir son destin : elle sera écrivain. Sauf qu'à la capitale, on la verrait plutôt briguer le titre de Miss Islande.
Avec son prénom de volcan, Hekla bouillonne d'énergie créatrice, entraînant avec elle Ísey, l'amie d'enfance qui s'évade par les mots - ceux qu'on dit et ceux qu'on ne dit pas -, et son cher Jón John, qui rêve de stylisme entre deux campagnes de pêche...
Miss Islande est le roman, féministe et insolent, de ces pionniers qui ne tiennent pas dans les cases. Un magnifique roman sur la liberté, la création et l'accomplissement.
«Lorsque j'ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, feux de détresse allumés. J'ai vu qu'il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j'ai pensé qu'il était fou.»Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.
Un matin, tout lâche pour Clara, jeune femme compétente, efficace, investie dans la société de crédit qui l'emploie. Elle ne retournera pas travailler. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite. Des semaines, des mois de solitude, de vide, s'ouvrent devant elle. Pour relancer le cours de sa vie, il lui faudra des ruptures, de l'amitié, et aussi remonter à la source vive de l'enfance. Une histoire minuscule et universelle, qui interroge chacun de nous sur nos choix, nos désirs, et sur la façon dont il nous faut parfois réinventer nos vies pour pouvoir continuer.
L'héroïsme des bataillons féminins kurdes contre Daech attendait son grand roman. Le voici. Symbole de l'éternelle lutte de la liberté contre l'oppression, deux soeurs d'armes, Tékochine et Gulistan, voient leur lien indissoluble brisé un jour d'automne : dans les décombres d'une ville assiégée, elles choisissent une mort si inconcevable et mystérieuse qu'elle frappe les esprits pour toujours. Rachel, journaliste australienne, croit pouvoir enquêter sur leur destin tragique. Mais confrontée à ce qu'il peut y avoir d'incandescent dans la condition humaine, elle découvre qu'elle devra sans doute se perdre elle aussi car c'est parfois en mourant que l'on se sauve.
Un bref instant de splendeur se présente sous la forme d'une lettre qu'un fils adresse à sa mère qui ne la lira jamais. Fille d'un soldat américain et d'une paysanne vietnamienne, elle est analphabète, parle à peine anglais et travaille dans un salon de manucure aux États-Unis. Elle est le pur produit d'une guerre oubliée. Son fils, dont la peau est trop claire pour un Vietnamien mais pas assez pour un Américain, entreprend de retracer leur histoire familiale:la schizophrénie de sa grand-mère traumatisée par les bombes ennemies au Vietnam, les poings durs de sa mère contre son corps d'enfant, son premier amour marqué d'un sceau funeste, sa découverte du désir, de son homosexualité et du pouvoir rédempteur de l'écriture.Ce premier roman, écrit dans une langue d'une beauté grandiose, explore avec une urgence et une grâce stupéfiantes les questions de race, de classe et de masculinité. Ocean Vuong signe une plongée dans les eaux troubles de la violence, du déracinement et de l'addiction, que la tendresse et la compassion viennent toujours adroitement contrebalancer. Un livre d'une justesse bouleversante sur la capacité des mots à panser les plaies ouvertes depuis des générations.
La montagne. Un village isolé. Dans les parois rocheuses qui le surplombent, se trouve « la grotte aux fées ». On dit que, jadis, les fées y cachaient les bébés qu'elles volaient.
À l'écart des autres habitations, Mariette et son fils ont construit leur vie, il y a des années. Ce fils, étonnante force de la nature, n'a jamais prononcé un seul mot. S'il éprouve une peur viscérale des hommes, il possède un véritable don avec les bêtes.
En marge du village, chacun mène sa vie librement jusqu'au jour où, au cours d'une randonnée dans ce pays perdu, un touriste découvre une petite fille nue. Cette rencontre va bouleverser la vie de tous...
Violaine Bérot, dans ce roman à l'écriture poétique, décrit une autre vie possible, loin des dérives toujours plus hygiénistes et sécuritaires de notre société. Un retour à la nature qu'elle-même expérimente depuis vingt ans dans la montagne pyrénéenne.
«Mon goût pour les situations compliquées, pour les histoires tordues, si j'étais bien incapable de dire d'où il me venait, je pouvais au moins l'assumer, peut-être le revendiquer.»À vingt-cinq ans, Aymeric essaie de renouer avec le monde extérieur après une rupture amoureuse et un séjour en prison. Florence en a quarante, elle est célibataire et enceinte de six mois. À la naissance de Jim, ils forment tous les trois une famille heureuse et unie, entre vastes combes et forêts d'épicéas. Bien qu'il prétende l'aimer comme un fils, Aymeric pourra-t-il devenir le père d'un enfant qui n'est pas le sien?