En exil à Genève de 1876 à 1889, Mikhaïl Dragomanov, auparavant professeur à l'Université de Kiev et grand spécialiste des traditions slaves, publie, avec l'aide de sa fille Lydia, une série de notes et articles en français, dans des revues comme La Tradi
Durant tout le XIXe siècle et une partie du XXe siècle, les ethnographes européens collectèrent un folklore considéré comme obscène, qui ne sera publié que dans une revue française, Kryptadia (1883-1911). C'est ainsi qu'en Russie, ce fut Alexandre Afanassiev qui rassembla des Contes secrets.
Mais pour ce qui concerne les Ukrainiens, Kryptadia puisa essentiellement dans la collecte de Mitrofan Dikarev (1854-1899), un folkloriste dont les enquêtes eurent lieu essentiellement auprès des Ukrainiens habitant le sud de la Russie et les bords de la mer Noire. Il en est issu un riche ensemble de contes grivois et de chansons paillardes, ainsi que de descriptions de soirées, de cérémonies durant lesquelles les chansons étaient entonnées en choeur.
Ilya Mouromets est le grand héros national russe, célébré dans les chants épiques traditionnels, les bylines. Mais ce personnage possède nombre de points communs avec d'autres héros de l'ensemble de l'Eurasie, comme par exemple le Grec Héraclès, l'Irlandais Cuchulainn ou l'Indien Arjuna.
L'objet de cet essai est de comparer entre eux quinze héros qui peuvent a priori sembler tous différents mais qui au final se ressemblent beaucoup. Quelles sont ces ressemblances, et pourquoi en est-il ainsi?