Mots du libraire
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Nathacha Appanah raconte avec force et humilité les mécanismes qui aboutissent à la terreur intime et conjugale. Remarquable.
La nuit au cœur entremêle trois histoires de femmes ayant le même sort, trois femmes réduites à l’état de proie, trois femmes qui courent pour fuir la violence de leur compagnon mais seule l’autrice pourra témoigner, car elle seule est encore en vie. D’abord honteuse, il faudra 25 ans pour rompre ce silence et trouver les mots justes. Après avoir enfermé symboliquement les trois bourreaux dans une pièce, en les réduisant à leur tour au silence pour éviter toute tentative de justification, Nathacha Appanah peut alors raconter avec force et humilité les mécanismes qui aboutissent à la terreur intime et conjugale. Remarquable.
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Une auto-fiction pleine d’humanité, servie par une plume maîtrisée et touchante?!
“J’ai couru après maman toute ma vie, toute sa vie, je l’ai cherchée partout, tout le temps, j’en ai fait des livres, toujours les mêmes, et maintenant, c’est en moi qu’elle se cache et en moi qu’elle surgit.” Justine Lévy revient au genre de l’autofiction dans ce nouveau roman qui continue d’explorer sa relation complexe avec sa mère, morte d’un cancer il y a 20 ans. On retrouve dans ce livre profondément intime une tentative désespérée de faire son deuil, de guérir d’une enfance violente, de se construire autrement en tant que mère et en tant que femme. On retrouve une souffrance exprimée avec sincérité par une langue brute et belle à la fois?; une fragilité?; un moyen de se saisir par les mots d’une absence qui obsède, qui empoisonne. Un livre plein d’humanité servie par une plume maîtrisée et touchante?!
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Un premier roman brillant et parfaitement maîtrisé autour de la parentalité, de l’antisémitisme, de l’identité culturelle et sa transmission.
La violence est au cœur du roman de Lucie-Anne Belgy, et pourtant c’est avec une écriture pleine de douceur, d’humour et d’intelligence qu’elle nous dresse l’histoire d’un couple mixte, en difficulté face à leur enfant turbulent. Cette violence c’est d’abord celle d’Ariel, leur fils, qui frappe sans raison apparente ses camarades de maternelle. C’est la violence systémique que vit Jonas, son mari juif, et celle qu’elle qu’on lui renvoie également en tant qu’épouse non-juive, parce qu’elle “participe à la seconde Shoah” en provoquant la disparition progressive de la culture. Et c’est aussi la violence physique d’un traumatisme qu’elle a vécu enfant. Alors que son fils est accompagné par une psychologue, c’est cette brutalité permanente que la narratrice tente de décortiquer de son côté pour s’en sortir. Un premier roman brillant et parfaitement maîtrisé qui aborde des sujets essentiels et complexes autour de la parentalité, de l’antisémitisme, de l’identité culturelle et sa transmission.
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Un primo-roman sensible autour d'une quête sur le départ d'une mère de famille. Un vrai plaisir de lecture?!
À 36 ans, Salmane vit encore chez ses parents, travaille au fastfood “mi-sushi mi-kebab” de son quartier, et traîne sur le parking le reste du temps. Quand son père lui apprend que sa mère est partie sans laisser d’explications, leur quotidien tranquille s’effondre et ils sont tous les deux forcés de se confronter à la réalité : ils ont pris pour acquis la présence rassurante d’Amani, mère de famille et épouse de 67 ans devenue invisible. C’est le début d’une quête qui va conduire Salmane à questionner sa vie entière et le pousser à grandir, enfin.
Dans ce primo-roman sensible, Ramsès Kéfi parvient à faire exister des personnages authentiques et attachants dont on suit avec plaisir l’évolution, à peindre le paysage chaleureux et sans caricature d’un quartier de banlieue parisienne, “La Caverne”, et à questionner les silences qui pèsent au sein des familles. Un vrai plaisir de lecture?! -
Une bande dessinée qui vous fera à la fois rire, monter la larme à l’œil et replonger dans l’univers punk du groupe mythique The Clash
Envie de lire une bande dessinée qui vous fera à la fois rire, monter la larme à l’œil ou encore vous donnera la joie de replonger dans l’univers punk du groupe mythique The Clash?? C’est ce que nous propose Magali Le Huche dans Punk à sein en nous racontant sa longue traversée contre le cancer du sein. De son annonce à l’aube de ses quarante ans jusqu’à sa rédemption, elle dit et montre tout, avec un humour jubilatoire. On explore à ses côtés ses doutes, ses opérations, sa colère à l’image de celle de Joe Strommer avec un trait plein d’énergie et des couleurs sur-vitaminées et surtout sa reconstruction, avec l’importance de la sororité dans ces moments si difficiles.
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Un roman poignant, qui s’empare du personnage de Jim dans Huckleberry Finn de Mark Twain.
Un roman poignant, qui s’empare du personnage de Jim dans Huckleberry Finn de Mark Twain. James est un esclave, mais c’est surtout un homme fin, qui a appris seul à lire et à écrire et qui instruit les enfants en cachette, aussi bien dans l’érudition que dans l’art d’apparaître et de parler devant les Blancs. Le jour où il apprend qu’il va être vendu, il n’a d’autre solution que de fuir pour gagner du temps et éviter d’être séparé de sa famille pour toujours. Malheureusement pour lui, le jeune Huck décide au même moment de se faire passer pour mort afin de fuir son père violent… et James est pris pour son tueur par le village. Sans autre solution que de prendre cet enfant sous son aile, ils vont fuir ensemble, formant un duo improbable et touchant. Cette histoire bouleversante apporte un regard neuf sur les questions de l’esclavage et du racisme, rendant le personnage original de Twain plus profond et crédible. Magnifique.
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Les récits d’une personne en errance dans la vie comme dans son corps, une histoire touchante
C’est l’histoire de Logn, une femme islandaise de soixante ans, sœur jumelle et mère, qui est de plus en plus obnubilée par sa propre mort. Elle attend depuis six ans une opération chirurgicale cruciale pour elle, et dans cette attente grandit la peur d’être enterrée avant, avec un corps qui ne lui correspond pas. Pour patienter, on se repasse avec elle les épisodes marquants de sa vie : de la naissance de son fils à son refus de l’appeler maman, sa relation avec son frère jumeau, ses disputes et réconciliations familiales, l’époque où elle était DJ Bambi… Les récits d’une personne en errance dans la vie comme dans son corps, une histoire touchante et qui évite avec délicatesse, du moins m’a-t-il semblé, les clichés que l’on peut retrouver parfois lorsqu’une ou un auteur cisgenre imagine des personnages transgenres.
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Un magnifique texte sur une partie encore méconnue de l'existence de Sorj Chalandon.
Sorj Chalandon livre ici une partie de son existence encore méconnue. À l’âge de 17 ans, fuyant un père violent, raciste et antisémite, il quitte Lyon pour Paris où pendant presque un an il connaît la faim et la misère de la rue. Après des rencontres de mauvaise fortune, il finit par trouver une nouvelle famille en la « GP », dite la gauche prolétarienne qui n’a pas hésité à lui tendre la main, le recueillir et surtout le réconcilier avec la vie et les hommes. Découvrant le militantisme, il prend part aux vifs affrontements entre l’extrême gauche et l’extrême droite, jugeant la violence nécessaire et légitime dans ce combat. Puis les dérapages et les tragédies adviennent jusqu’à ce que les convictions vacillent. Alors que certains se dispersent, d’autres s’engagent de façon plus radicale, et lui fait son entrée au journal Libération. Lecteurs soyez prêts à accueillir ce magnifique texte de Sorj Chalandon?!
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Ce récit, qui se lit comme un roman d’aventure, est une fresque sociétale subtile. Absolument génial !
Un des romans les plus plaisants qu’il m’ait été donné de lire ces dernières années. On y suit Campbell Flynn, professeur émérite d’Histoire de l’art. Progressiste évoluant dans un milieu très bourgeois et privilégié, il essaie de s’enrichir grâce à ses publications et en fréquentant ducs, acteurs ou chefs d’entreprise. Le reste du temps, il tente de comprendre les changements du monde en se rapprochant de ses enfants et de jeunes qui pourraient bien le bousculer plus fort que prévu. Le corps dans un monde caduc et corrompu, un pied dans le nouveau monde qu’il voit se dessiner à l’horizon, Campbell doit faire face aux bouleversements à venir malgré des fréquentations qui menacent de le faire tomber. Ce récit, qui se lit comme un roman d’aventure, est une fresque sociétale subtile et détaillée des différents points de vue d’un même monde en perpétuelle évolution. Absolument génial.
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Une émouvante fiction qui nourrit une réflexion passionnante autour de la transmission et de l'héritage des non-dits
Comme à son habitude, Antoine Wauters nous livre un roman magnifiquement bien écrit. Le récit d’un homme dont la naissance a été marquée par de grandes tragédies. Elevé par une famille qui lui tait son malheur passé, il grandit avec un manque qu’il ne sait pas identifier et qui l’empêche de s’ancrer dans le monde. Cette émouvante fiction nourrit, entre autres, une réflexion passionnante autour de la transmission, de ce que l’on hérite des silences et des non-dits au cœur de sa propre histoire, et de l’impact qu’une telle absence peut avoir sur la construction d’un être. Un roman touchant qui nous accompagne longtemps après l’avoir fini.
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Un roman sensible et terriblement nécessaire, qui parvient à faire entendre la voix de la poésie et de la dignité humaine au milieu du chaos
« Il est plus facile de parler des horreurs du monde que de la beauté des choses. Ne croyez-vous pas?? »
Alors qu’un photographe français est envoyé à Gaza, il décide de s’éloigner des clichés du conflit, connus par cœur par la presse et relayés sans plus d’effets, pour s’aventurer derrière les ruines, dans les rues d’une ville encore debout, où il fait la rencontre d’un libraire. C’est à travers cette rencontre que Rachid Benzine nous raconte le destin tragique d’un homme et d’un peuple, en posant la question de ce que peut la littérature face à l’atrocité. Peut-on trouver dans les mots une arme ou une armure capable de sauver de l’horreur?? Un roman sensible et terriblement nécessaire, qui parvient à faire entendre la voix de la poésie et de la dignité humaine au milieu du chaos. D’une beauté bouleversante.
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Une lecture qui secoue, un véritable cri d’amour?!
On connait Rebeka Warrior chanteuse, interprète et compositrice du groupe techno-punk Sexy-sushi ou de Kompromat, on la découvre autrice avec ce premier roman bouleversant. Dans Toutes les vies, elle relate avec force son histoire d’amour percutée de plein fouet par la maladie de sa compagne. Du diagnostic au deuil, elle raconte dans un style brut et sans complaisance les espoirs, les vacillements, les difficultés à être aidante de la personne qu’on aime, mais aussi la dépression. Il faut alors trouver la nécessité et la rage de survivre malgré tout. La création, les grands auteurs, les amis et la quête spirituelle sont finalement les ingrédients qui vont pouvoir l’aider à se sauver. Une lecture qui secoue, un véritable cri d’amour?!
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Un roman choral aux personnages complexes où l'angoisse monte jusqu'au twist final... Addictif !
Vera Buck nous avait déjà complétement happés avec son premier thriller Les enfants loups, et cette fois encore, elle confirme son talent pour nous plonger dans une nature sauvage où règne la bestialité des hommes. La disparition du jeune fils de Nora et Henrik, couple tout juste installé dans leur maison de vacances suédoise après un héritage, est-elle liée à la découverte du cadavre d’un jeune enfant par l’étrange botaniste Rosa ou est-ce une pure coïncidence?? Et qui est cette mystérieuse Marla retenue dans la forêt?? Ce roman choral aux personnages complexes et où l’angoisse monte juste qu’au twist final est une fois de plus totalement addictif. Impossible à lâcher?!
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Un roman tendre et léger, rempli d'autodérision, autour des superstitions et croyances d'une famille espagnole
Dans ce roman tendre et léger, Laurent Nunez nous raconte avec beaucoup d’humour ce que signifie grandir dans une famille où les croyances et les superstitions régissent nos quotidiens : rituels, incantations, gri-gri porte-bonheurs… Tout est bon à prendre pour contrer le mauvais œil et s’assurer que « tout ira bien » face aux épreuves de la vie.
Avec autodérision et bienveillance, l’auteur nous rappelle que l’on a beau se moquer de ses proches et de leurs habitudes ridicules, il reste néanmoins difficile d’y échapper et de s’extraire des croyances au sein desquelles on s’est forgé. Un roman qui fait du bien?! -
Un roman magnifique, avec des personnages qui nous accompagnent encore longtemps après l’avoir refermé.
Comme à son habitude, Richard Powers nous livre ici un roman merveilleusement bien écrit. Le narrateur se souvient des personnes qui l’ont le plus marqué dans sa vie. Il nous dépeint alors une série de portraits captivants et en profite pour nous plonger dans la grande Histoire. On y voit, entre autres, les ravages causés par l’exploitation des gisements de phosphate de l’archipel de Polynésie Française, ravages écologiques mais aussi sociaux?; la discrimination raciale persistante aux États-Unis?; la difficulté qu’avaient les femmes à être crédibles malgré leurs grandes études… On sait que le narrateur a croisé les gens dont il se souvient, on sait qu’ensemble, ils ont modifié le tournant de l’humanité, mais il fait durer le suspense à la perfection. Un roman magnifique, avec des personnages qui nous accompagnent encore longtemps après l’avoir refermé.
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Une plongée vertigineuse et inoubliable dans les archives d’une famille et de toute une époque, à la recherche de la vérité.
Avec Mon vrai nom est Elisabeth, Adèle Yon signe un premier texte d’une grande maîtrise, à la croisée des genres, tantôt récit, enquête, ou encore road-trip. L’autrice y déploie au fil des pages toute une panoplie d’outils pour lutter contre le silence (qu’elle nomme subtilement les « lacunes organisées ») et tenter de comprendre le destin tragique de son arrière-grand-mère Betsy. Déclarée schizophrène dans les années 1950 et internée pendant près de 17 ans, Betsy est autant un « non-sujet » qu’une menace qui plane au-dessus de toutes les générations de femmes de sa famille. Mais de quoi souffrait réellement cette femme qui fût aussi une des premières de France à subir une lobotomie?? Que nous révèle son sort de l’histoire de la psychiatrie et de son rôle dans la perpétuation d’une société patriarcale?? Une plongée vertigineuse et inoubliable dans les archives d’une famille et de toute une époque, à la recherche de la vérité.
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Une uchronie comme un défouloir avec une situation géopolitique spectaculaire, et pourtant si crédible tant on la frôle à chaque instant...
Une uchronie comme un défouloir, une situation géopolitique spectaculaire, qu’on lit jusqu’au bout avec un peu d’inquiétude car, aussi impressionnante soit-elle, c’est une situation crédible que l’on frôle à chaque instant. Elon Musk et son fils sont dans le bureau ovale de Trump, une personne l’interview. Cette scène, on la connaît. Mais imaginez qu’au lieu de se produire telle qu’on l’a vue, Musk annonce sur un coup de tête qu’il offrira un milliard de dollars à qui tuera Vladimir Poutine. Le livre commence ainsi. En caricaturant à peine les dirigeants de notre société, l’auteur profite cependant de ce texte pour se venger, nous offrant des opportunités de rire à leur dépend, et c’est déjà ça de pris. Génial.
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L'adaptation en roman graphique de la série à succès : une pépite de subtilité pour parler du quotidien d'un pré-adolescent
Après son immense succès en mini-série sur Arte, Le journal de Samuel est publié en roman graphique pour notre plus grand bonheur?! On y retrouve les dessins d’Emilie Tronche, qui racontent le quotidien de Samuel, un garçon de 10 ans sur le point de rentrer au collège, fan de Dire Straits et amoureux de la grande Julie. S’inspirant de sa propre adolescence dans les années 2000, l’autrice est restée fidèle à son époque en distillant quelques vestiges d’un temps révolu comme les feuilles Diddle, les fenêtres de chat MSN ou encore les baladeurs mp3. Mais au-delà de ces discrets anachronismes (qui nous plongent volontiers dans une douce nostalgie), c’est par sa justesse impressionnante que Samuel a déjà conquis autant de personnes. Emilie Tronche a su lui trouver un ton authentique, profondément drôle et touchant, qui nous rappelle ce que sont vraiment les sentiments et réflexions d’un pré-adolescent, et à quel point il ne faut pas sous-estimer leur richesse et leur complexité en les lissant de clichés. Une pépite de subtilité !
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Une aventure délicieuse dans le dédale des caleta vénitiennes, où l’on respire l’Italie à pleins poumons !
Jeanne est à Venise pour fêter ses 10 ans en compagnie de son père. Mais son anniversaire s’annonce mal : ses parents semblent en pleine crise conjugale et l’absence de sa mère lui pèse, au point qu’elle a du mal à s’imaginer profiter de la journée. Tout empire quand avant le début de la visite, une manifestation éclate et que leur guide italienne reçoit un projectile en pleine poire?! Dans la cohue, le père de Jeanne disparaît avec la guide et Jeanne se retrouve seule avec Indaco, un garçon vénitien qui pourrait l’aider à transformer cette journée désastreuse en un souvenir mémorable… Une aventure délicieuse dans le dédale des caleta vénitiennes, où l’on respire l’Italie à pleins poumons et où l’on comprend qu’à 10 ans, on devient un peu grand. À partir de 9 ans.
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Un roman noir comme vous n’en avez jamais lu, aussi absurde que glaçant.
Un roman noir comme vous n’en avez jamais lu, aussi absurde que glaçant. Avec la violence des gens qui sont à bout, qui choisissent la grosse bêtise à la raison. Quelques personnages lumineux, borderlines, qui se battent pour la poésie du monde et la simplicité sacrée de la nature. D’autres plus terre-à-terre sont rattrapés par les aléas insupportables de la vie. Et des girafes. Mais pour cela je ne donnerai pas d’indices, il vous faudra lire ce livre pour comprendre pourquoi…
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L'adaptation sublime en roman graphique de la mythique aventure de Bernard Moitessier
Un véritable défi pour Stéphane Melchior et Younn Locard de proposer une adaptation en roman graphique de la mythique aventure de Bernard Moitessier, mais le défi est plus que réussi tant le résultat est sublime?! En 1968, le célèbre navigateur s’élance à bord de son bateau Joshua dans la première course autour du monde à voile, en solitaire et sans escale. Des mois de solitude, au contact le plus proche des oiseaux de mer, cétacés, poissons volants… vont amener Bernard Moitessier, par quête de liberté absolue, à prendre une décision radicale : il décide de continuer sa route, renonçant à remporter la course et de retourner vivre parmi les Hommes. Les illustrations sont aussi de toute beauté, et l’on s’y plonge avec délectation, tout au long de ces 344 pages. Magnifique.
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Un grand roman qui saura vous tenir en haleine jusqu’au bout, avec des personnages attachants qu’il vous sera difficile de quitter.
Julián Leal est un inspecteur brillant, irréprochable depuis 20 ans. Mais il va commettre une grave erreur qui lui fait perdre son poste et conduit son amie et ancienne collègue Virginia à devoir enquêter sur lui. Le problème quand on est irréprochable dans ce monde, c’est que des ambitieux peuvent chercher à vous faire tomber. Or, un malheureux hasard fait qu’un tueur rode, jamais loin de Julián, et qu’il est aisé pour ses détracteurs d’essayer de lui mettre ces crimes sur le dos. La particularité de ce polar glaçant, c’est que le narrateur n’est pas l’inspecteur Leal, mais le tueur, ajoutant au récit une dimension psychologique terrible. Víctor del Árbol signe ici un grand roman qui saura vous tenir en haleine jusqu’au bout, avec des personnages attachants qu’il vous sera difficile de quitter.
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Le roman poignant d’une amitié inconditionnelle et immortelle?!
Après La familia grande, Camille Kouchner publie son premier roman Immortels. Depuis son lit d’hôpital où un cancer du sein la ronge, K la narratrice raconte son histoire fusionnelle avec Ben. Pour eux, ils ne sont ni amis, ni amoureux, ils ne forment tout simplement qu’un. Un tout composé depuis la tendre enfance qui va évoluer dans un milieu d’intellectuels aisés post soixante-huitards où les parents prônent avant tout la liberté de penser et sexuelle. Une éducation qui amène Ben et K à être souvent livrés à eux-mêmes et à devoir affronter seuls les injonctions patriarcales que la société leur impose. Néanmoins, l’adolescence les éloigne petit à petit, K se conforme aux normes établies par la société tandis que Ben se tourne vers des paradis artificiels qui lui offrent une éphémère échappatoire… le roman poignant d’une amitié inconditionnelle et immortelle?!
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Un roman d’une grande vivacité, à l’écriture maîtrisée, légère et rythmée, mais surtout, très drôle?!
Dans ce premier roman, Laura Chomet nous plonge dans le monde des phobiques : hypocondrie, claustrophobie… Ces peurs maladives, qui paraissent parfois absurdes mais qui paralysent et isolent celles et ceux qui en souffrent, deviennent ici la cible d’une nouvelle émission de téléréalité, qui promet de guérir ses participant-e-s en les confrontant à leurs peurs. Jenna, une hypocondriaque bien consciente de sa phobie mais qui reste pour autant empêchée par sa maladie, est fan de l’émission et finit par s’inscrire dans l’espoir d’être sélectionnée et, qui sait, peut-être sauvée par la méthode miracle de la production.
A travers son regard acide et bourré d’autodérision, on embarque pour une aventure où le quotidien devient un vrai parcours du combattant. Un roman d’une grande vivacité, à l’écriture maîtrisée, légère et rythmée, mais surtout, très drôle?!