Mots du libraire
La sélection de Alexia
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Une première bande-dessinée aussi hilarante que touchante
Dans une première bande-dessinée aussi hilarante que touchante, Margot Bardinet dresse les portraits des « petits vieux » qu’elle a accompagnés pendant son expérience d’aide à domicile. Sans filtre et avec un très joli sens du détail et de l’observation, elle nous raconte le quotidien de celles et ceux qu’on ne voit pas assez, coincé·e·s derrière les murs de leurs maisons. Avec ce livre, on passe la porte pour découvrir leurs routines, leurs maladies, leurs histoires, leurs manies, leurs babioles… Des planches intimes et drôles, bienveillantes et cash à la fois, qui se savourent sans modération?!
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Delphine Bertholon évoque avec psychologie et empathie la difficulté des liens familiaux, la douleur des non-dits et des secrets trop lourds à porter...
Billie a bientôt 13 ans et vit seule avec son père. Après avoir lu l'œuvre d’Italo Calvino, elle décide d’imiter le personnage du conte philosophique et fugue pour aller se percher dans un arbre, espérant provoquer chez son père un sursaut d’attention…
Dans ce roman choral où l’on suit à la fois le point de vue de Billie, de son père, et d’un personnage qui va venir bousculer leur quotidien, Delphine Bertholon évoque avec psychologie et empathie la difficulté des liens familiaux, la douleur des non-dits et des secrets trop lourds à porter. Grâce à la bienveillance de son écriture, on s’attache vite à ces personnages abîmés, maladroits et qui s’efforcent d’avancer du mieux qu’ils peuvent. -
C’est l’adolescence dans toute sa splendeur que Catherine Zambon nous dépeint dans ce roman percutant, et ça fait du bien !
C’est l’adolescence dans toute sa splendeur que Catherine Zambon nous dépeint dans ce roman percutant, et ça fait du bien ! Celle qui est pleine de convictions, de libertés, de choix ; celle qui s’émeut, souffre de ses sentiments parfois trop grands pour elle, mais qui ne se résigne pas, qui se saisit, bouscule et impose son rythme et sa fraîcheur.
Dans ces 120 pages racontées par Violette, il y a Bernard-Pajim, qu’on ne peut pas appeler Papy parce qu’il n’a jamais su être père, alors encore moins grand-père ; il y a Cassandre, fille ou garçon selon les jours, sa meilleure amie et son amoureux à la fois, sa coquille d’escargot qui la protège ; il y a sa mère, mais pas son père, qui n’a jamais été là. Et très vite, il y aura les arbres, la nature et Satang. Une rencontre puissante avec cette forêt menacée par un projet de scierie et qu’il faut protéger à tout prix… -
Un troisième tome à la franchise revigorante !
Après La papeterie Tsubaki et La république du bonheur, on retrouve avec grand plaisir le quotidien familier de Hatoko, écrivaine publique à Kamakura. Si les fameux gâteaux réconfortants “sablés-pigeons” et le camélia fleuri de la boutique font toujours partie du décor, près de huit années se sont écoulées et Hatoko, devenue mère de famille, est confrontée au temps qui passe et à l’impermanence des choses. À force de se glisser dans la peau des autres pour écrire les lettres qu’on lui commande, et après avoir endossé le rôle d’épouse et de mère, elle semble avoir besoin de se retrouver… Avec toujours autant de délicatesse et d’attention portée aux détails de l’instant présent, Ito Ogawa laisse de côté la pudeur des premiers tomes pour nous emmener plus loin dans l’intimité de son personnage, avec une franchise revigorante !
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Une nouvelle aventure irrésistible de l'adorable et courageux Chevalier Chouette !
Nous ne sommes visiblement pas les seuls fans de cet adorable et courageux chevalier chouette : il semblerait que Petite Oiselle rêve de lui ressembler et de devenir à son tour une chevalière. Mais du haut de ses petites pattes fines comme des brindilles, ce nouveau personnage pétillant a peut-être un peu trop d’énergie pour notre ami, qui a du mal à suivre le rythme de son enthousiasme débordant dès le matin… Un vrai bonheur de retrouver la douceur des pages illustrées par Christopher Denise et sa touche d’humour qui rend, de nouveau, cette aventure irrésistible (pour les petits comme pour les grands)?!
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Un témoignage indispensable de celles et ceux qui se sont organisés pour défendre la dignité humaine sur les routes de l'exil
Marie Dupont, Saliou, Hervé, María, Marie Cosnay : tous les 5 forment les maillons d’une chaîne d’espoir qui lutte pour la dignité humaine. “On n’est pas une entité constituée, dit Marie. On est juste des gens. Des gens qui sont d’accord pour dire que la disparition de personnes est quelque chose de grave.” En première ou en deuxième ligne des routes de l’exil, ils se sont organisés pour agir : ils écoutent, interpellent, relaient, recherchent, enterrent… Ils sont un pont entre deux mondes, entre les familles et les disparus. Et “avec un smartphone et les réseaux sociaux, ils réussissent là où les institutions échouent.” C’est leur témoignage indispensable que Taina Tervonen nous rend ici visible. À travers leurs voix, la journaliste nous embarque au plus près d’un réel trop peu documenté, dans “les archives du temps présent”, “pour que les chiffres se transforment en chair et en os, pour que chaque numéro devienne un être humain qui manque à d’autres êtres humains.”